mardi 18 septembre 2012

Pourquoi "Vie de mec" ?

Pourquoi un pendant à "Vie de meuf" ?

Les témoignages de Vie de meuf sont pour la plupart très intéressants, notamment parce qu'ils sont assez variés, reprenant même des situations vécues par des hommes, mais beaucoup méritent une réponse, un complément, ou un autre témoignage vu par un oeil masculin. Or, il n'est pas possible de commenter les témoignages (pas très participatif, comme blog !).

Par ailleurs, l'introduction du site, très orientée, est plus discutable.

On s'y plaint par exemple que les femmes occupent trop souvent des emplois précaires (ce qui est lié au temps partiel), mais aussi qu'elles assument 80% des tâches ménagères. Sans faire le lien entre les deux. C'est pourtant clair : les hommes passent en moyenne 1 à 2h de plus par jour en dehors du foyer, et ont donc moins de temps pour les "tâches ménagères" ou pour voir grandir leurs enfants (ce qui ne devrait pas être compté comme une "tâche"!). Alors comment faire pour libérer davantage les hommes du travail, afin qu'ils aient davantage de temps à consacrer à leur vie personnelle et familiale ?

On y regrette également que les femmes ne représentent que 27% des députés. C'est pourtant beaucoup, au regard de leur engagement réel dans les partis politiques, notamment chez les jeunes où elles forment souvent moins de 20% des effectifs, alors qu'on peut rarement, chez les 18 - 25 ans, invoquer les raisons classiques pour justifier un moindre engagement par rapport aux garçons ("elles n'ont pas le temps, il y a les enfants", etc.). Et bien sûr, on parle des mandats électoraux sans voir derrière les années de militantisme, beaucoup de travail sans aucune rémunération, qui les précèdent souvent. Alors là aussi, au lieu de hurler à la discrimination et au machisme, essayons de trouver des solutions, des façons de mieux intéresser les jeunes femmes à la politique !

Pourtant, beaucoup de féministes, au lieu de chercher des solutions, se complaisent dans la critique des hommes et de la société, victimisant les femmes comme si celles-ci n'étaient pas capables de faire leurs propres choix de vie. Ainsi, si les hommes n'aident pas "assez" (c'est un jugement) à la maison, c'est forcément parce qu'ils sont paresseux et passent leur temps au bistrot, et si les femmes ne représentent qu'un député sur quatre, c'est forcément parce qu'on les empêche de se présenter ! Heureusement, Osez le féminisme évite assez souvent cette vision, et c'est pour cela que l'on est d'accord avec la majorité des témoignages de Vie de meuf.

En revanche, on ne dit jamais sur ce site comme sur les sites féministes en général qu'en France, les hommes vivent 7 ou 8 ans de moins, représentent plus de 60% des victimes d'agression physique, 70% des SDF, 75% des suicides, 90% des morts par accident du travail, 95% des détenus, 100% des militaires français tués en Afghanistan... et même, plus d'un tiers des victimes de violence domestique ! Il reste donc du chemin à parcourir, pour tout le monde ! Et c'est bien l'idée de base du masculisme : la conviction que l'égalité entre les sexes passe par la reconnaissance et la lutte contre les préjugés et les discriminations envers les hommes aussi bien qu'envers les femmes.

Ainsi, comme Osez le féminisme, nous sommes contre le sexisme. Mais dans les deux sens. Les femmes qui s'expriment regrettent souvent qu'on présume qu'elle sachent - ou ne sachent pas - faire telle ou telle chose, ou qu'elles préfèreront tel type de produit, ou encore, qu'on leur fait des remarques déplacées sur leur physique, etc. En effet, c'est du sexisme. Mais, contrairement à ce que beaucoup de ces dames (voire, de ces messieurs) pensent, c'est pénible pour tout le monde. Autant pour la femme qui est critiquée car elle prend un congé parental, que pour l'homme à qui on le refuse au motif que "sa femme n'à qu'à se débrouiller". Autant pour celle à qui on demande de faire le café, que pour celui que l'on réquisitionne systématiquement dès qu'il y a 3 malheureux cartons à porter. Et autant pour l'homme qui se fait regarder comme un intrus dans un magasins de vêtements féminins (alors que l'inverse est tout à fait courant), que pour la femme qui achète des jeux vidéos et à qui l'on demande toujours si c'est pour offrir. Nous sommes ici pour le démontrer en racontant nos expériences.

Parfois aussi, on voit du sexisme là où il n'y en a pas. Quand une femme de 25 ans se plaint parce qu'on la prend pour une assistante, ignore-t-elle vraiment qu'un homme du même âge est généralement pris pour un stagiaire ? Celle qui reproche à son chef de lui avoir dit qu'elle avait une belle robe, pense-t-elle sincèrement que les hommes, au travail, ne font jamais l'objet de commentaires sur leur tenue vestimentaire ? Quand Mme Duflot se fait siffler parce qu'elle arrive en touriste, avec sa robe d'été à pois, à l'Assemblée nationale, croit-on vraiment qu'un ministre arrivant au Parlement en chemise à fleurs ne ferait pas l'objet des mêmes sarcasmes? Être jugé d'abord pour ses compétences, oui. Voir du sexisme dans toute remarque liée à l'âge ou au physique, c'est contreproductif. Il y a du machisme, comme il y a du racisme, un peu partout - et les deux viennent aussi souvent des femmes que des hommes - mais à force d'en voir aussi là où il n'y en a pas, on n'est plus crédible. À nous de l'expliquer aussi, en montrant que nous vivons souvent les mêmes situations et contraintes sociales, mais sans "en faire un plat".

Partagez ici vos réactions, vos anecdotes, les galères que vous vivez en tant qu'homme mais aussi simplement en tant que père, fils, mari ou compagnon, salarié, chômeur, jeune, immigré... Car nous pouvons, nous aussi, raconter notre vie et nos problèmes ! Et bien entendu, les femmes sont les bienvenues pour témoigner sur ce qu'elles voient, entendent, ou vivent par procuration !

Pour poster vos messages, commentez cet article ou envoyez vos messages à :
kaelig82 -at- gmail.com  !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire